PLUME ET RÉSILIENCE : L’ÉCRITURE THÉRAPEUTIQUE
Plume et résilience
Bien-être et écriture : un duo puissant
Le bien-être et le développement personnel ont le vent en poupe. En témoignent les innombrables pratiques qui fleurissent aujourd’hui, allant du yoga à la visualisation positive, de la méditation à l’art-thérapie, et j’en passe. Ce n’est pas le choix qui manque.
Puisque notre dada à nous, c’est l’écriture, nous allons aujourd’hui vous parler de l’écriture thérapeutique, ou écriture expressive.
L’écriture thérapeutique est accessible à tous
Bien plus qu’une simple technique de développement personnel, l’écriture thérapeutique est une quête de sens et de vérité. Elle ne requiert aucun savoir-faire, aucune aptitude particulière, aucun outil, si ce n’est du papier et un crayon.
Face à la douleur, qu’elle soit physique ou émotionnelle, l’écriture offre un refuge, un moyen de mettre des mots sur l’indicible.
Dans cet article, découvrez comment écrire peut devenir un outil puissant de résilience, avec des conseils pratiques pour vous accompagner dans ce cheminement.
L’écriture thérapeutique : une voie vers la résilience
Lorsque nous exprimons nos émotions à travers l’écriture, nous engageons un dialogue sincère avec nous-mêmes. Ce processus est profondément libérateur.
Soulagement émotionnel
Parfois, on en a « jusque-là », ou « par-dessus la tête », c’est au choix. Ces expressions imagées ne trompent pas : quand c’est trop, c’est trop. C’est le moment de faire du ménage ! Les mots écrits nous libèrent de ce qui nous pèse et ont le pouvoir d’alléger notre esprit. Car ce qui est posé sur le papier prend corps « à l’extérieur de nous-mêmes ». C’est un peu comme si on déposait un paquet trop lourd à porter.
Clarté mentale
Nous connaissons généralement l’événement qui cause notre douleur, mais nous ne parvenons pas à maîtriser le tsunami d’émotions qui en résulte. Mettre des mots sur ce que l’on ressent aide alors à mieux comprendre ce que l’on vit. Coucher sa douleur sur le papier permet de naviguer plus aisément sur le flot souvent impétueux des émotions.
En écrivant, nous mettons à distance notre souffrance, nos émotions : nous pouvons alors plus facilement les analyser. Pourquoi ? Parce que les mots créent une réalité tangible, observable. Ils révèlent des aspects de nous-mêmes que nous peinons à percevoir.
Comment commencer l’écriture thérapeutique
Tout d’abord, il faut s’armer d’un tout petit peu de courage, et d’une bonne dose de bienveillance envers soi-même.
Créer un cadre propice
Créez un espace sécurisant : une cabane au fond du jardin, le canapé, votre bureau ou la table de la cuisine… Peu importe, tant que vous vous sentez à l’aise, au calme.
Peut-être aurez-vous besoin d’une bougie, de quelques photos qui vous inspirent, ou de caresser le chat. Commencer par vous détendre en écoutant une musique qui vous touche peut se révéler un rituel intéressant.
Assurez-vous que vous ne serez pas dérangé pendant une dizaine de minutes. Donc, posez votre téléphone loin de vous…
Écrire régulièrement : une habitude bénéfique
Écrivez régulièrement : une dizaine de minutes quotidiennement. C’est une façon de s’accorder du temps pour soi-même. Peut-être certains jours n’écrirez-vous que quelques mots, et d’autres fois noircirez-vous plusieurs pages. Peu importe, gardez à l’esprit que vous écrivez pour vous-même.
Consacrez un cahier ou un carnet à cette activité.
S’affranchir des règles pour laisser libre cours aux mots
Nul besoin d’être agrégé de grammaire pour écrire. Oubliez la grammaire et l’orthographe, il n’y a pas de bonne ou de mauvaise façon d’écrire : vos mots ne demandent qu’à couler librement.
Sentez-vous libre de relire ou non vos écrits, et de les partager ou non. Il est parfois libérateur de brûler le texte que l’on vient d’écrire.
Choisissez votre forme d’expression : poésie, journal, haïku, lettre, bande dessinée… Suivez votre instinct, rappelez-vous : vous êtes libre !
Explorer différents styles d’écriture
Le journal intime : un miroir de soi
Un journal intime est un espace privé où vous pouvez consigner vos pensées, vos émotions et vos réflexions quotidiennes. Il ne s’agit pas seulement de relater des faits, mais d’explorer ce que vous ressentez à travers eux. Cette approche est idéale pour suivre votre évolution et identifier des schémas émotionnels.
Le récit autobiographique : raconter pour mieux comprendre
Si vous sentez le besoin de structurer vos pensées, essayez d’écrire votre histoire sous forme de récit. Cela peut être chronologique ou focalisé sur un événement précis. Cette mise en narration peut vous aider à prendre de la distance.
La poésie : jouer avec les mots pour exprimer l’indicible
Pour ceux qui aiment jouer avec les mots, la poésie offre une liberté totale. Elle permet d’exprimer ce qui est difficile à dire avec des phrases classiques.
- Les haïkus : ces poèmes courts inspirés de la tradition japonaise, avec leur structure en trois vers, sont parfaits pour capturer un instant ou une émotion fugace.
- Les poèmes libres : libérés des contraintes de la rime ou du rythme, ils vous permettent de laisser libre cours à vos pensées.
Les lettres : parler à soi-même ou aux autres pour libérer ses émotions
Écrire une lettre est une manière puissante d’extérioriser ses émotions.
- Une lettre à vous-même, pour consoler la personne que vous êtes ou encourager celle que vous souhaitez devenir.
- Une lettre à la douleur, pour lui dire adieu.
- Une lettre à une personne absente, pour exprimer ce qui n’a pas été dit.
La fiction : explorer ses ressentis à travers des personnages
Créer des personnages et des histoires fictives peut être libérateur. En attribuant vos émotions à des personnages imaginaires, vous les explorez sous un autre angle. C’est une façon indirecte mais efficace de traiter des sujets sensibles.
Les dialogues : des conversations imaginaires pour mieux se comprendre
Imaginez une conversation avec une version de vous-même (enfant, actuelle ou future), avec votre douleur ou votre émotion personnifiée, ou même avec quelqu’un qui vous a marqué. Ces dialogues fictifs peuvent révéler des vérités jusque-là insoupçonnées.
Les listes : structurer ses pensées pour avancer
Les listes permettent de structurer les pensées, de se souvenir, de fixer des objectifs.
- Faites une liste des belles choses que vous avez vues aujourd’hui : un coucher de soleil, le sourire d’un ou d’une inconnue dans le métro, une fleur… Soyez positif !
- Notez chaque jour trois émotions que vous avez ressenties et ce qui les a provoquées.
L’écriture automatique : laisser venir les mots sans filtre
Laissez vos pensées se déverser sur le papier sans filtre. Des phrases, ou même des mots à la suite les uns des autres, de manière spontanée. Le résultat pourra sembler confus, mais c’est souvent là que les émotions les plus profondes se révèlent.
Les métaphores émotionnelles : donner une forme poétique à ses émotions
Si vos émotions étaient une couleur, un paysage, un personnage, un animal, un végétal ou un objet, à quoi ressembleraient-elles ? Cette approche poétique aide à extérioriser ce que vous ressentez. Vous pouvez ensuite dessiner cet ensemble.
En explorant ces styles, vous découvrirez celui qui vous parle le plus. Et n’oubliez pas : il n’est pas nécessaire de choisir un seul format. Laissez votre écriture évoluer au gré de vos besoins et de vos émotions, de votre intuition ou de votre envie du moment.
Écrire : le chemin de la résilience
Vous voyez, nul besoin d’être un écrivain chevronné pour commencer à écrire.
Alors commencez aujourd’hui ce dialogue intime avec vous-même, et avancez doucement mais sûrement vers la résilience !
Chaque mot posé sur le papier est une pierre sur le chemin de la résilience.